Les marchés en mode interrogatif sur le plan fiscal américain et l'action de la Fed
- 29/09/2017 21:01
- AgriTechTrade
- Economie
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Plus de 8 ans de hausse ininterrompue sur les marchés actions américains et plus de 8 ans de baisse sur les marchés des céréales, avec une banque centrale (la Fed) à la manoeuvre pour sauver l'économie.
7 Octobre 2007, était l'enclenchement du début de la baisse des marchés actions aux Etats-Unis. Mais depuis cette date, soit 10 ans après, la hausse des marchés actions est de l'ordre de 66 % par rapport à ce point haut et de près de 300 % depuis le point bas de février 2009, toujours aux Etats-Unis.
Cela veut tout de même dire quelque chose d'important. Et cette chose, c'est le fait que la Fed est intervenue massivement après la mi-septembre 2008 après avoir laissé tomber la grande banque d'affaires "Lehman Brothers" par rapport au système des crédits à taux variables sur l'habitat pour des foyers n'ayant pas les ressources nécessaires à termes (les fameux produits structurés dit "subprimes").
Donc de là, le bilan de la Fed est passé de 1 000 milliards de dollars à plus de 4 500 milliards de dollars. Cela ayant donc permis de sauver les banques et donc l'économie mondiale comme nous étions dans une économie globalisée (interconnectée).
Le producteur, aura pu se rendre compte, que les points hauts des cours des matières premières agricoles auront atteint leur point haut printemps 2008, et que depuis, les cours de leurs productions agricoles sont rentrés dans un schéma baissier (cycle de baisse).
C'est tout le contraire qui s'est produit sur les marchés actions, avec un point bas atteint au printemps 2009 (ah, toujours ce printemps ...), et l'investisseur boursier aura pu se rendre compte, qu'une fois les points bas atteints, les cours valeurs mobilières sont rentrés dans un schéma haussier (cycle de hausse).
Une trajectoire diamétralement opposée qui est somme toute logique, car lorsque les taux baissent, les actifs de valeurs tangibles suivent le mouvement et se déprécient; alors que dans le même temps, les valeurs mobilières suivent le mouvement d'appréciation, puisque le loyer de l'argent est moins cher et que les entreprises peuvent créer de nouveau de la richesse en empruntant à des taux bas.
Voilà, cette histoire est maintenant derrière nous, et 10 ans après, les choses vont pouvoir normalement retrouver un cycle plus en adéquation avec la nouvelle situation. Et c'est donc en cela que la Fed va enclencher à partir du mois d'Octobre 2017 la baisse de son bilan, certes de façon progressive, mais dans le sens de la réduction.
A cet effet, les courbes vont donc pouvoir à terme s'inverser, avec des actifs tangibles qui vont pouvoir commencer à s'apprécier de nouveau, alors que les valeurs mobilières, si elles ne baissent pas, ne vont plus progresser de la même manière. Car oui, l'environnement économique s'adaptant à la même cadence qu'évolue la technologie de notre XXIème siècle, il ne faut pas s'attendre à une baisse des Bourses (trop de pensions de retraites en dépendent), mais plutôt à des rendements moindre que ces dernières années.
Et l'annonce de D.Trump concernant le plan fiscal tombe à pic, puisque cette période de fin septembre début octobre, intervient la date butoir pour le relèvement du plafond de la dette pour le fixer à 20 000 milliards de dollars. Il faut dire, que normalement, la date fatidique était le 28 avril 2017 et qu'une rallonge a déjà été accordée. C'est donc maintenant que le Congrès doit voter la poursuite de l'endettement de la première puissance économique au monde.
De fait, l'annonce cette semaine par Donald Trump de son plan de relance fiscal qui va coûter au bas mot 5 000 milliards de dollars sur 10 ans, soit un quart du plafond de la dette américaine, étant donc obligé en termes de timing pour faire diversion, et continuer à avancer.
Le plus cocasse dans cette histoire, c'est le financement des 500 milliards de dollars annuel, qui repose donc sur l'incantation du niveau de croissance à 2,9 % par an et de façon linéaire. C'est juste incroyable de faire une telle proposition, soit un chèque en blanc.
Alors oui, si la paix reste présente, si la mutation économique s'accélère, si les algorithmes et les robots prennent de plus en plus de place, peut être que la croissance sera à un niveau élevé, mais alors là, il va falloir en créer des nouveaux emplois, car les anciens vont être pour partie remplacés par la robotisation croissante et l'intelligence artificielle. D'autant plus, que l'on pourra rappeler que les 17 dernières années, la croissance a été bien plus souvent en-dessous qu'au-dessus des 2,9 % (voir graphe ci-dessous).
C'est donc un pari complètement fou, à moins que les matières premières reviennent au cœur de l'économie, et que soient elles qui prennent le relais de la croissance pour tenir le cap des 3 % de croissance validant ainsi l'imposition des entreprises à seulement 20 % contre 35 % précédemment.
Donc, si les effets de ce plan fiscal ne sont pas visibles à terme, cela risque de coûter beaucoup trop cher au budget américain, soit de l'ordre de 5 000 milliards de dollars sur les 10 ans à venir. Et si un niveau de croissance chaotique, ce serait juste catastrophique, avec des hypothèses très ambitieuses, qui risque d'entraîner une hausse de la dette d'environ 25 % et donc dégradation de la note des Etats-Unis et donc une faillite du pays.
L'enjeu est de taille, et le tournant majeur va se jouer à partir d'octobre 2017, pour des mois et des années. Alors, c'est pour cela que les marchés sont aussi peu lisibles, et que tout le monde est interrogatif vis-à-vis de l'avenir.
Mais pour finir sur une note optimiste, les producteurs devraient bientôt retrouver le sourire, avec un changement d'orientation des cours des matières premières et à termes, le retour de l'inflation, même si actuellement tout le monde la cherche. Cela aura été long, surtout après une première tentative à l'automne 2014, voilà la seconde qui devrait surgir à l'automne 2017 et probablement être la bonne après le petit galop d'essai de fin juin 2017 tué dans l'oeuf le 12 juillet avec le discours de Janet Yellen devant le Congrès.
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